Rarement un Président de la République s’était comporté
Avec les Français d’une façon aussi effrontée
C’est dans sa nature, il ne peut pas faire autrement
Il se créait un personnage, il veut devenir important
Fait appel à l’imaginaire des gens
Pour que l’on soit avec lui indulgent
Il se présentait « petit Français au sang mêlé »
Attirant sur sa personne beaucoup d’humanité
Ah ! que son discours était fort alambiqué
Il s’exclamait : « Cette vérité je la dois aux Français ! »
C’est par ces mots que tout a basculé !
C’était un aveu qui leur plaisait
Alors qu’au fond de lui-même il pensait tout autrement
Cacher la vérité le plus intelligemment.
Les voix conservatrices il les avait déjà
Celles de la finance, n’en parlons pas
Il lui fallait acquérir la confiance des non convertis
Il allait rallier la croyance des moins avertis
Il se lança dans un véritable plaidoyer sur le changement
Mais en s’impliquant lui-même c’était plus parlant
« J’ai changé, à cause des épreuves de la vie
J’ai changé à cause de cela, ou bien devant ceci,
J’ai changé, à la rencontre de celui-là et de celui-ci
De tant de personnages qui ont façonné ma vie ! »
Il s’était transformé au point de revendiquer
Les idées de gauche que celle-ci avait abandonnées !
C’était en quelque sorte une grande mystification
Prononcée avec des élans d’émotion.
Il était sublime dans ce rôle d’acteur
O combien ce discours pour le peuple était flatteur
Il préconisait la rupture avec le monde ancien
Promis, juré, j’ai changé, et ce n’est pas superficiel !
Mais une fois élu ce ne fut plus pareil
Et les Français fort étonnés et dépourvus
S’aperçurent qu’ils l’avaient bien dans le cul.
Et, ils n’ont pas dit leur dernier mot
Lui et toute sa clique d’ostrogoths
Souvenez-vous en 2007 comme il vantait Jaurès
Blum, et tous les asservis qui de façon expresse
Avaient redressé le pays. Aujourd’hui autre jugement
C’est leur faute si la France ne va pas de l’avant
Disent Copé, Fillon et tous leurs prétendants
Trop de réformes, trop de bonheur, c’était ahurissant
Et le ministre Baroin, n’est-ce pas vraiment mesquin
Refuse l’alternance, au nom d’une Droite de droit divin
Il fallait résister au monde ouvrier, aux syndicats
Réhabiliter Pétain, s’imprégner de Barrès et de Maurras.
Qu’en sera-t-il demain de notre Président ?
Il va se représenter en sauveur de l’Occident !
Juste ciel ! mais c’est affreux vraiment !
Qu’il soit enfin battu, serait plus décent.
Ce serait pour le peuple un grand soulagement
Une aire du possible, pour un vrai changement.
B.S.