La séurité sociale n'est pas une entreprise capitaliste orientée vers la réalisation de profits. On devrait y regarder à deux fois avant de décider de son avenir sur la base des seuls critères financiers.
Les dépenses sociales contribuent à rendre la répartition des revenus moins inégalitaire et à diminuer la pauvreté.
N'oublions pas qu'au XXe siècle, la protection sociale a été pensée comme une nécessité politique. Il lui revenait de contribuer à la " cohésion " ou à la " paix sociale. "
Elle a été financée par des prélèvements sociaux, considérés comme des " salaires différés " ( on l'oublie trop souvent ) En contrepartie les assujettis au système, bénéficiaient toute leur vie, en cas de besoin, de prestations couvrant les risques: maladie, maternité, accidents du travail, vieillesse et plus tard du risque chômage.
C'était concrétiser en donnant un sens à la " DECLARATION DES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN " du 24 juin 1793 qui dans son art. 21 précisait :
- Les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur donnant du travall, soit en assurant les moyens d'exister à ceux qui sont hors d'état de travailler.
La Sécurité sociale créée le 4/10/1945 bouscule indiscutablement les principes défendus par les milieux économiques libéraux. Pierre Laroque l'un des initiateurs du projet écrira plus tard : que les " éléments conservateurs " firent preuve dés 1945 d'une " opposition inavouée " : " s'ils n'osent pas se dire contre la Sécurité sociale, ils ne se gênent pas pour en critiquer les dispositions ." Cette hostilité des milieux patronaux est fondé par le " camouflet " qu'inflige la Sécu aux assureurs privés. Ces campagnes de dénigrement de l'institution, commencées trés tôt, se poursuivront jusqu'à nos jours, avec des propos modérés selon les périodes, mais toujours avec l'intention de démanteler le système. D'où ce rappel lancinant et provocateur du " Trou de la Sécu " lancé par la Droite, le M.D.E.F. et relayé par les médias.
Pour le libéralisme la protection sociale à la Française est un handicap économique majeur. Elle serair donc inacceptable, en cherchant à soulager les pauvres ou à soutenir leur niveau de vie.
- En matière de protection sociale toutes les organisations internationales : ( F.M.I., O.M.C., O.C.D.E. et l'Union européenne plaident pour la réduction des déficits et des dépenses publiques.
- En matière de retraite l'âge légal devrait être reculé ( de cinq ans en moyenne, selon l'Union européenne .)
- En matière de santé la privatisation permettrait " d'alléger " les dépenses publiques. L'un des accords fondateurs de l'O.M.C. invite les pays industrialisés à développer les assurances privées.
- En matière de chômage, il est recommandé de réduire la durée d'indemnisation.
D'où la nécessité d'une vigilance accrue, et la mobilisation de chacun pour la défense d'une institution qui est l'un des fleurons de notre société.