LES SOCIALISTES REVAIENT DE CHANGER LA VIE
B.S.
LES SOCIALISTES REVAIENT DE CHANGER LA VIE
B.S.
En mars 62 je regagnais la France quittant l’Algérie
Avec beaucoup de rage et peu de nostalgie
C’en était fini de ce nouveau concept
La France de Dunkerque à Tamanrasset
La France se repliait sur son hexagone
Dont elle n’aurait jamais dû dépasser les bornes
Aujourd'hui j'ai une bonne nouvelle je viens de retrouver
L'ami Roger celui qui s'était engagé à coté des opprimés
Et qui 40 ans après conserve le même esprit spontané
Celui qui a forgé notre fraternité.
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TU CROIS MANGER DU BOEUF, TU BOUFFES DU CHEVAL !
C'EST LA MONDIALISATION l'empire du mal
pour le profit c'est capital.
B.S.
" JE pense parce que je suis "
HONNI SOIT QUI MALI PENSE. Comment l'Europe s'est solidarisée de la France dans l'affaire du Mali, par un vigoureux " Armons nous et partez ! "
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QUE va faire SARKOZY maintenant qu'il n'est plus Président
Enfiler des perles, c'est pas évident
Ou bien se transformer en V.R.P de la finance
C'est plus valorisant
On l'a vu en Angleterre et en Amérique
Conseiller des lobby pour placer leurs briques
Dans des paradis fiscaux
Qu'il devait remettre à zéro
Et être bien payé
Pour ce genre de trophée
Il trahit son pays mais ll n'en a cure
C'est plus lui qui règle les factures
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Bernard Poignant va prendre ses fonctions de conseiller trés spécial de Hollande. Le maire PS de Quimper est le nouveau (de) Saint Simon de la République!!! Il doit planter des antennes dans l'opinion pour mieux informer le Président. Il se trouve que dans le premier grand débat de sociéfé, le mariage pour tous, leur opinion diffère. LA fidélité au Président déja écornée !!!
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B.S.
L'ENFANCE ET L'EDUCATION DE L'ENFANT JESUS
Nous sommes réduits à imaginer l'enfance de Jésus
Les Apocryphes ne nous en diraient guère plus
Ils prétendent qu'il était un enfant hors du commun
D'éclat particulier il n'en présentait aucun
Ses parents n'avaient remarqué chez lui rien de particulier
Il menait sa vie comme simple ouvrier
Il était paysan à temps partiel parce que ce labeur
Lui procurait des instants de bonheur
Jésus n'est pas resté tout à fait ignorant et illéttré
La Thora exigeait que les enfants juifs soient scolarisés
Il est une secte celle des pharisiens
Qui à cette époque occupait le terrain
Et sa relation avec le pharisaïsme
Forgea sa foi messianique
Jésus à douze ans se rendit avec ses parents
A Jérusalem au Temple avec d'autres participants
Pour se conformer aux obligations de la Thora
Dans la foule des fidèles Jésus s'égara
Ses parents le cherchent et le trouvent au temple
Et il leur dit sans que sa voix tremble
"Qu'il était chez son père !" Croyant qu'il perdait la raison
Le ramenèrent à Nazareth dans sa maison
Toutes ces historiettes tentent de faire de Jésus
Un personnage des plus ambigus.
Le rédacteur vient de nous dire que l'enfant grandit
Rempli de sagesse que la grâce de Dieu est en lui
Bien que sur l'enfance de Jésus, son éducation, sa formation
Physique, intellectuelle, morale, religieuse, pas d'indication
Aucun témoignage direct, utilisable, précis
Par les textes nous ont été transmis. ..................( à suivre )
B.S.
" JE ME REVOLTE DONC JE SUIS "
CE QU'ON NE SAIT TOUJOURS PAS FAIRE
C'est réaliser le bonheur sur terre
Mettre fin aux conflits aux guerres
Sortir les gens de la misère
S'aimer partout en frères
Non ça on ne sait pas faire
Mais créer le désordre monétaire
Favoriser les crises alimentaires
Bafouer le droit des prolétaires
Tenir les étrangers dans la galère
Cela on sait très bien faire.
La spéculation est du royaume des initiès
Le système capitaliste s'est partout imposé
La mondialisation en est l'exact reflet
C'est pour certains la course aux profits
Au dépend des pauvres qui en chient
" Hier nous chantions c'est air ancien
POUR CHANGER LE MONDE
Aujourd'hui nous ne disons rien
Attendons qu'on nous tonde "
B.S
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FRANCE SOCIALISTE, je t'interpelle
France socialiste puisque que tu existes
Tout devient possible ici et maintenant
Sauf les nationalisations qui sont laxistes
Belle erreur de jugement
Prendre la parole
Décider nous-mêmes
Libérer nos vies des chaînes de l’argent
Ecrire notre histoire à la première personne
Etre enfin des hommes et non des instruments
B.S
LE RETOUR DE BOCAGE
Il y a huit ans j'ai fait un premier A.V.C.
Il y a six mois je suis à nouveau fauché
C' est aujourd"hui une nouvelle épreuve à surmonter
C'est dire si je maudis les A.V.C
D'autant que la faculté est assurée
Que par cette affection
On peut trés vite perdre la direction
De toutes les opérations.
Heureusement pour moi les scanners ont confirmé
Que rien de vital n'étai touché
Que tout pouvait se rétablir
Que j'étais encore porteur d 'avenir
Je vais donc reprendre mon BLOG .
Pour ne pas tomber sinoque
Pour me permettre d'être autonome
Il faut que marche le bonhomme
Que la parole fonctionne
Car bien que le silence soit d'or
Je me passerais d'un tel trésor.
AMITIES A TOUS
B.S
" JE ME REVOLTE DONC JE SUIS "
(A. CAMUS)
Ce qu’on ne sait toujours pas faire
C’est réaliser un peu de bonheur sur terre
Mettre fin aux conflits, aux guerres
Sortir les gens de la misère
S’aimer partout en frères
Non ça on ne sait pas faire.
Par contre créer le désordre monétaire
Favoriser des crises alimentaires
Bafouer les droits des prolétaires
Cela on sait très bien faire.
Au sein de nos sociétés libérales avancées
La spéculation est du royaume des initiés
Le système capitaliste s’est partout imposé
La mondialisation en est l’exact reflet.
C’est pour certains la course au profit
Au dépend des pauvres qui en chient
Circulez ! Il n’y a rien avoir
Disent les maîtres du pouvoir
Vous voulez changer la société ?
Vieux rêve toujours d’actualité !
Laissez donc nous faire que voulez-vous de plus
Vous manquez du nécessaire, nous avons le superflu.
Voguez sur votre galère dans les méandres de la vie
Nous on part en croisière comme c’était promis.
B.S.
CATHECHISME POUR LES NULS !
Avant chez les Grecs il y avait plusieurs Dieux
Ça ne faisait pas très sérieux.
Eros, le Dieu de l’Amour
Tout le monde lui tournait autour
Mars, le Dieu de guerre
Qui foutait tout par terre
Même Dionysos, Dieu du vin
Qu’Adrien aimait bien
Qui le largua dans les roses
Avec une belle cirrhose.
En Grèce l’homosexualité ne gênait pas
Pas de préservatif, pas de sida.
Il y avait des Dieux pour chaque occasion de la vie
C’était comme ça, c’était permis.
La Grèce en ce temps là était bénie des Dieux
On ne voyait qu’eux, dans les cieux.
Il y en avait tellement qu’on nomma un Dieu
Zeus, Roi de tous les Dieux.
La mythologie romaine s’est inspirée
De celle de la Grèce sublimée.
C’était lointain, c’est bien fini
Et maintenant même on en rit.
Car un jour le vrai Dieu arriva
C’est une longue histoire, un grand débat
Fait d’une combinaison de mythes et de symboles
A vous en faire perdre la boussole.
Ainsi un jour, un homme vit le jour : Jésus
Et l’on peut constater de visu
Que c’était un homme, il avait un sexe, il avait un cul
Tous ceux qui prétendent le contraire seront déçus.
Mais peut importe, il était le bien venu
Bien que sa naissance soit incongrue.
Les exégètes vous diront que je raconte n’importe quoi
Mais en quoi sont-ils plus crédibles que moi.
Qui était enfin Jésus, on en sait ma foi trop rien
Dans la Bible, c’était Jésus le Nazaréen
Le nom de sa province d’origine, c’est certain
Ou habitait son père et sa mère, Joseph et Marie
Car il avait des parents biologiques ce petit.
Joseph était charpentier, allait sur les chantiers
Marie suivait son mari et n’avait pas de métier
Mais comment cet enfant dont on ne savait rien
Allait apparaître comme un esprit saint ?
Nous entrons maintenant en pleine hagiographie
Ou à coups d’apocryphes on raconte une vie
Des inventions touchantes, réputées prophétiques
Des invraisemblances, des contes folkloriques
Viennent étayer des faits supposés
L’imprudence et la naïveté serait de l’oublier
Les évangélistes qui ont consigné la vie de Jésus
Sont des fabulistes qui en mettent plein la vue
Ils se sont demandés, est ce vraiment sérieux
Si la conception de Marie ne serait pas venue des cieux
Ainsi Joseph et Marie furent victimes d’une supercherie
Joseph constata l’adultère l’enfant n’était pas de lui
Et la virginité de Marie n’avait pas été perdue
Voilà un grand mystère, du jamais vu.
Il parait qu’autrefois la conception pouvait se faire par l’oreille
D’où l’expression connue avoir la puce à l’oreille
Avouez qu’il aurait été plus simple de faire naître Jésus
Chez une fille mère cela aurait été plus simple et moins confus.
Alors que là on a pris Joseph et Marie en otage
Pour fabriquer un dieu semblable à leur image
C’est une histoire qui fit beaucoup jaser les évangélistes
Ils étaient à cette époque les nouveaux journalistes
Ils propageaient très vite toute sorte de rumeur
Qui se répandait vite et prenait de l’ampleur
Ce que l’on apprit par la suite, c’est que certains commentateurs
Rattachaient Joseph à la maison du roi David c’était plus prometteur.
Quand à la pauvre Marie ne comprenant rien à la situation
Fit de vains efforts pour ramener son fils à la maison
L’on a constaté plus tard que Jésus avait des frères et sœurs
Mais Marie était vierge ! Quelle stupeur !
Pour sauver les apparences ont a raconté qu’ils étaient issus
D’un premier mariage de Joseph, fallait sauver Jésus.
Aujourd’hui cette question généalogique
Trouverait sa solution dans la génétique.
Nous pouvons en déduire que Jésus est né en Galilée
Ou à une époque l’empereur Auguste régnait.
Dans des conditions assez controversées
Si l’on s’en tient aux faits.
Dans une famille de petites gens
Qui comptait de nombreux enfants
Nous n’en savons pas plus en ce moment
Mais quel évènement et quel bouleversement !
A suivre.............
B.S.
" LA LOI DE DIEU NE DOIT PAS ETRE AU-DESSUS DE LA LIBERTE DES HOMMES "
( J-L Schlegel )
UN HOMME SAGE.
Kateb est né vraisemblablement le 2 août 1929 (peut-être le 6 août). Il est issu d'une famille berbère chaouis lettrée de Nadhor, actuellement dans la wilaya de Guelma, appelée Kheltiya (ou Keblout). Son grand-père maternel est bach adel, juge suppléant du cadi, à Condé Smendou (Zighoud Youcef), son père avocat et la famille le suivent dans ses successives mutations. Le jeune Kateb (nom qui signifie « écrivain ») entre en 1934 à l'école coranique de Sedrata, en 1935 à l'école française à Lafayette (Bougaa en basse Kabylie, actuelle wilaya de Sétif) où sa famille s'est installée, puis en 1941, comme interne, au lycée de Sétif : le lycée Albertini devenu lycée Kerouani après l'indépendance.
ENGAGE TRES JEUNE DANS LE COMBAT POLITIQUE.
Kateb se trouve en classe de troisième quand éclatent les manifestations du 8 mai 1945 auxquelles il participe et qui s'achèvent sur le massacre de milliers d'algériens par la police et l'armée françaises. Trois jours plus tard il est arrêté et détenu durant deux mois. Il est définitivement acquis à la cause nationale tandis qu'il voit sa mère « devenir folle ». Exclu du lycée, traversant une période d'abattement, plongé dans Baudelaire et Lautréamont, son père l'envoie au lycée de Bône (Annaba). Il y rencontre "Nedjma" (l'étoile), « cousine déjà mariée », avec qui il vit « peut-être huit mois », confiera-t-il et y publie en 1946 son premier recueil de poèmes. Déjà il se politise et commence à faire des conférences sous l'égide du Parti du peuple algérien, le grand parti nationaliste, de masse, de l'époque. En 1947 Kateb arrive à Paris, « dans la gueule du loup » et prononce en mai, à la Salle des Sociétés savantes, une conférence sur l'émir Abdelkader, adhère au Parti communiste algérien. Au cours d'un deuxième voyage en France il publie l'année suivante Nedjma ou le Poème ou le Couteau (« embryon de ce qui allait suivre ») dans la revue Le Mercure de France. Journaliste au quotidien Alger républicain entre 1949 et 1951, son premier grand reportage a lieu en Arabie saoudite et au Soudan (Khartoum). À son retour il publie notamment, sous le pseudonyme de Saïd Lamri, un article dénonçant l'« escroquerie » au lieu saint de La Mecque.
Après la mort de son père, survenue en 1950, Kateb devient docker à Alger, en 1952. Puis il s'installe à Paris jusqu'en 1959, où il travaille avec Malek Haddad, se lie avec M'hamed Issiakhem et, en 1954, s'entretient longuement avec Bertolt Brecht. En 1954 la revue Esprit publie « Le cadavre encerclé » qui est mis en scène par Jean-Marie Serreau mais interdit en France. Nedjma paraît en 1956 (et Kateb se souviendra de la réflexion d'un lecteur : « C'est trop compliqué, ça. En Algérie vous avez de si jolis moutons, pourquoi vous ne parlez pas de moutons ? »).
MILITANT ACTIF DE LA CAUSE ALGERIENNE.
Durant la guerre de libération, Kateb, harcelé prend la Direction de la surveillance du territoire, connaît une longue errance, invité comme écrivain ou subsistant à l'aide d'éventuels petits métiers, en France, Belgique, Allemagne, Italie, Yougoslavie et Union soviétique.
En 1962, après un séjour au Caire, Kateb est de retour en Algérie peu après les fêtes de l'Indépendance, reprend sa collaboration à Alger républicain, mais effectue entre 1963 et 1967 de nombreux séjours à Moscou, en Allemagne et en France tandis que La femme sauvage, qu'il écrit entre 1954 et 1959, est représentée à Paris en 1963. Les Ancêtres redoublent de férocité et La Poudre d'intelligence sont représentés à Paris en 1967 (en arabe dialectal à Alger en 1969). Il publie en 1964 dans Alger républicain six textes sur Nos frères les Indiens et raconte dans Jeune Afrique sa rencontre avec Jean-Paul Sartre, tandis que sa mère est internée à l'hôpital psychiatrique de Blida (« La Rose de Blida », dans Révolution Africaine, juillet 1965). En 1967 il part au Viêt Nam, abandonne complètement la forme romanesque et écrit L'homme aux sandales de caoutchouc, pièce publiée, représentée et traduite en arabe en 1970.
ECRIVAIN ET HOMME DE THEATRE POPULAIRE.
Mur d'une rue d'Alger, affiche de M'hamed Issiakhem pour un spectacle de Kateb Yacine, 1978 La même année, s'établissant plus durablement en Algérie et se refusant à écrire en français, Kateb commence, « grand tournant », à travailler à l'élaboration d'un théâtre populaire, épique et satirique, joué en arabe dialectal. Débutant avec la troupe du Théâtre de la Mer à Kouba en 1971, prise en charge par le ministère du Travail et des Affaires sociales, Kateb parcourt avec elle pendant cinq ans toute l'Algérie devant un public d'ouvriers, de paysans et d'étudiants. Ses principaux spectacles ont pour titres Mohamed prends ta valise (1971), La Voix des femmes (1972), La Guerre de deux mille ans (1974) (où reapparaît l'héroïne ancestrale Kahena) (1974), Le Roi de l'Ouest (1975) [contre Hassan II], Palestine trahie (1977). Entre 1972 et 1975 Kateb accompagne les tournées de Mohamed prends ta valise et de La Guerre de deux mille ans en France et en RDA. Au retour de la tournée en France le groupe est délocalisé de Kouba à Bab-El-Oued.
LE TEMPS DE L'EXIL.
Kateb est par la suite « exilé » en 1978 par le pouvoir algérien à Sidi-Bel-Abbès pour diriger le théâtre régional de la ville. Interdit d'antenne à la télévision, il donne ses pièces dans les établissements scolaires ou les entreprises. Ses évocations de la souche berbère et de la langue tamazirt, ses positions libertaires, notamment en faveur de l'égalité de la femme et de l'homme, contre le retour au port du voile, lui valent de nombreuses critiques.
Kateb avait définitivement opté pour un théâtre d'expression populaire. Dès le départ, la langue utilisée dans ses pièces était l'arabe maghrébin, langue vernaculaire s'il en est, à fort substrat amazigh. Mais cela ne lui suffisait pas : il rêvait de pouvoir faire jouer ses pièces en Tamazight dans les régions amazighophones. C'est ce qu'il expliqua à Mustapha Benkhemou qu'il avait fait contacter par Benmohammed (le parolier, du chanteur Idir notamment) pour donner des cours de langue amazighe aux éléments de la troupe théâtrale. Aussitôt dit, aussitôt fait: l'internationale fut bientôt entonnée en Darija et en Tamazight au début de chaque représentation.
En 1986 Kateb livre un extrait d'une pièce sur Nelson Mandela, et reçoit en 1987 en France le Grand prix national des Lettres. En 1988 le festival d'Avignon crée Le Bourgeois sans culotte ou le spectre du parc Monceau écrit à la demande du Centre culturel d'Arras pour le bicentenaire de la Révolution française (sur Robespierre). Kateb s'installe à Vercheny (Drôme) et fait un voyage aux États-Unis mais continue à faire de fréquents séjours en Algérie. Sa mort, en 1989 à Grenoble (enterré en Algérie), laisse inachevée une œuvre sur les émeutes algériennes d'octobre 1988. En 2003 son œuvre est inscrite au programme de la Comédie-Française.
Instruit dans la langue du colonisateur, Kateb considérait la langue française comme le « butin de guerre » des Algériens. « La francophonie est une machine politique néo-coloniale, qui ne fait que perpétuer notre aliénation, mais l'usage de la langue française ne signifie pas qu'on soit l'agent d'une puissance étrangère, et j'écris en français pour dire aux français que je ne suis pas français », déclarait-il en 1966. Devenu trilingue, Kateb a également écrit et supervisé la traduction de ses textes en berbère. Son œuvre traduit la quête d'identité d'un pays aux multiples cultures et les aspirations d'un peuple.
CITATIONS DE KATEB YACINE :
« Mais quand on parle au peuple dans sa langue, il ouvre grand les oreilles. On parle de l'arabe, on parle du français, mais on oublie l'essentiel, ce qu'on appelle le berbère. Terme faux, venimeux même qui vient du mot 'barbare'. Pourquoi ne pas appeler les choses par leur nom? ne pas parler du 'Tamazirt', la langue, et d''Amazir', ce mot qui représente à la fois le lopin de terre, le pays et l'homme libre ? »
Kateb Yacine (dans Ghania Khelifi, 1990, p. 91)
« Éternelle sacrifiée, la femme dès sa naissance est accueillie sans joie. Quand les filles se succèdent (…), cette naissance devient une malédiction. Jusqu'à son mariage, c'est une bombe à retardement qui met en danger l'honneur patriarcal. Elle sera donc recluse et vivra une vie secrête dans le monde souterrain des femmes. On n'entend pas la voix des femmes. C'est à peine un murmure. Le plus souvent c'est le silence. Un silence orageux. Car ce silence engendre le don de la parole. »
Kateb Yacine, J'ai vu l'étoile qui n'a brillé qu'une fois
« On croirait aujourd'hui, en Algérie et dans le monde, que les Algériens parlent l'arabe. Moi-même, je le croyais, jusqu'au jour où je me suis perdu en Kabylie. Pour retrouver mon chemin, je me suis adressé à un paysan sur la route.
Je lui ai parlé en arabe. Il m'a répondu en tamazight. Impossible de se comprendre. Ce dialogue de sourds m'a donné à réfléchir. Je me suis demandé si le paysan kabyle aurait dû parler arabe, ou si, au contraire, j'aurais dû parler tamazight, la première langue du pays depuis les temps préhistoriques... »
Kateb Yacine, Les Ancêtres redoublent de férocité,
"Je suis d'abord allé à l'école coranique, mais je n'aimais pas la religion, en fait je l'ai détestée, en particulier quand on nous frappait avec une règle sur la plante des pieds pour nous faire apprendre bêtement le Coran, par cœur, sans rien y comprendre. À l'école française, la maîtresse était comme une seconde mère pour nous. Celle que j'ai eue était extraordinaire. Elle savait comment nous intéresser. Elle nous donnait envie d'aller à l'école. •
Kateb Yacine, 1989, dans Pourquoi je ne suis pas musulman, paru chez Age de l'Homme, 1999, p.263,
B.S.
Nouvelle du 2 août 2012 :
naissance de RAFAEL MARTY-ZAOMI à LILLE.
Lorsque l'enfant paraît
Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux.
Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre
Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre
Les chaises se toucher,
Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire.
On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère
Tremble à le voir marcher.
Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme,
De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme
Qui s'élève en priant ;
L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie
Et les poètes saints ! la grave causerie
S'arrête en souriant.
La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure
Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure,
L'onde entre les roseaux,
Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare,
Sa clarté dans les champs éveille une fanfare
De cloches et d'oiseaux.
Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine
Qui des plus douces fleurs embaume son haleine
Quand vous la respirez ;
Mon âme est la forêt dont les sombres ramures
S'emplissent pour vous seul de suaves murmures
Et de rayons dorés !
Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies,
Car vos petites mains, joyeuses et bénies,
N'ont point mal fait encor ;
Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange,
Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange
À l'auréole d'or !
Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche.
Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche.
Vos ailes sont d'azur.
Sans le comprendre encor vous regardez le monde.
Double virginité ! corps où rien n'est immonde,
Âme où rien n'est impur !
Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire,
Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire,
Ses pleurs vite apaisés,
Laissant errer sa vue étonnée et ravie,
Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie
Et sa bouche aux baisers !
Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime,
Frères, parents, amis, et mes ennemis même
Dans le mal triomphants,
De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles,
La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,
La maison sans enfants !
( Victor HUGO )
B.S.