« Nous avons vécu au-dessus de nos moyens »
Déclare Alain Minc, avec une audace de vaurien
Pour justifier la crise qui l’afflige et l’ennuie
Quand il dit « nous » je pense qu’il pense à lui
Ce crabe capitaliste, cet affairiste, ce brouillon
Qui a raison sur tout et nous prend pour des cons
Qui profite de la crise à toute occasion
Et des combines dont il est le champion
Pdg de plusieurs sociétés, conseiller d’entreprises
Il va encore prétendre que pour sortir de la crise
Les Français doivent participer et économiser
Surtout les pauvres, et les moins favorisés
Car finalement s’il y a la crise ils sont tous coupables
Ces smicards, ces chômeurs tous des irresponsables.
Lui s’en lave les mains sa conscience est en repos
Toujours à la disposition de son ami Sarko
Ainsi M. Minc a une idée géniale comme toujours :
Son père a été hospitalisé dans ses vieux jours
Il s’en est tiré, cela a coûté 100.000 euros à la société
M. Minc pense que c’est aberrant d’avoir ainsi sauvé
Son père de 102 ans, qu’il aurait mieux valu laisser en paix.
Il en tire la conclusion que les vieux sont un poids financier
Qui devrait être à la charge des assurances privées
Il envisage donc de faire passer ce projet.
Ce qui est inquiétant c’est qu’au-delà des vieux
On peut élargir le champ et décréter en haut lieu
Que différentes affections pourraient s’affranchir
De la Solidarité nationale et en toute légalité s’ouvrir
Au secteur privé. Ainsi on règle son compte à la Sécu
Et grâce à M. Minc les malades l’ont dans le cul.
Cela peut être réaliste
Car dit-il, c'est une idée simple et progressiste.
Voilà comment en partant d’un cas concret
Sarko et Minc réforment la société. Il fallait y penser.
B.S.